L’hyperventilation désigne une respiration rapide ample et supérieure aux besoins métaboliques. Ce symptôme peut avoir de nombreuses causes dont le stress l’anxiété et l’hypoxie (manque d’apport en oxygène).
Toute tension, comme par exemple la tension musculaire, augmente notre besoin en oxygène et nous conduit à trop respirer. Plus nos tensions musculaires sont importantes plus notre débit respiratoire augmentera et vice-versa. C’est ce qu’on appelle le réflexe d’ « hyperventilation », qui agit en un vrai cercle vicieux.
Au contraire, le réflexe d’ « hypoventilation » consiste en un rythme respiratoire lent et profond, régulier ce qui permet un relâchement de nos tensions et un ralentissement général de nos fonctions physiologiques. Bonne nouvelle, ce réflexe peut s’entraîner !
L’hyperventilation
L’hyperventilation se manifeste par une respiration excessivement rapide et profonde, ce qui augmente l’apport d’oxygène dans le sang et vous fait expirer davantage de dioxyde de carbone (CO2). Cette évacuation de CO2 est à l’origine de nombreux symptômes, entraînant notamment une diminution de l’acidité du sang. L’hyperventilation peut être passagère et ne dure alors pas plus de dix minutes. La plupart du temps, il s’agit d’hyperventilation chronique .
L’hyperventilation est caractérisée par :
- Une augmentation de la fréquence respiratoire, qui se manifeste par une respiration rapide avec une élévation du nombre de cycles respiratoires (inspiration et expiration) par minute.
- Une augmentation de l’amplitude des mouvements respiratoires, qui se traduit par une respiration ample avec une hausse du volume d’air inspiré et expiré (volume courant).
Lors d’une hyperventilation, l’augmentation du volume d’air inspiré et expiré perturbe les échanges gazeux pulmonaires :
Un apport important en oxygène, qui s’avère supérieur aux besoins métaboliques,
Un rejet excessif de dioxyde de carbone, qui se traduit par une diminution de la pression partielle de dioxyde de carbone dans le sang (hypocapnie)
Généralement ce syndrome se manifeste en cas d’effort, d’anxiété ou de situations stressantes.
Qu’est ce que le syndrome d’hyperventilation ?
Le syndrome d’hyperventilation est souvent associé à ce que l’on nomme couramment la spasmophilie. Ce terme est généralement employé pour désigner des crises qui allient une tétanie musculaire et des difficultés respiratoires dont une hyperventilation.
Le syndrome d’hyperventilation ou spasmophilie se manifeste par un ensemble de symptômes tels que :
- Une sensation de faiblesse et de fatigue
- Des étourdissements et des vertiges
- Des malaises, des céphalées, maux problèmes
- Des difficultés de concentration
- Une irritabilité
- De l’anxiété
- Un état dépressif
- Des troubles du sommeil, tels que des insomnies
Quelles sont les causes de l’hyperventilation ?
En cas d’hyperventilation aiguë, vous souffrez d’une gêne respiratoire, d’un manque d’oxygène et d’une transpiration intense. Vous ressentez parfois également des douleurs et des palpitations. Voici d’autres symptômes qui peuvent aussi apparaître : bouche sèche, vertiges, légère sensation de chaleur ou de froid au niveau de la tête, picotements dans les ras et les jambes, faiblesse dans les genoux. Une crise d’hyperventilation est souvent source d’angoisse car elle s’accompagne généralement d’un sentiment de panique. Cependant elle ne représente aucun danger et ne laisse pas de séquelle aux organes, étant donné qu’elle ne dure qu’une dizaine de minutes. En cas d’hyperventilation chronique, les crises se produisent autant la journée que la nuit. Toutefois, les symptômes sont plus faibles et moins graves qu’en cas d’hyperventilation aiguë. Le plus souvent elle se caractérise par la fatigue, des maux de tête des troubles de la concentration une insomnie une douleur au dos et au ventre une pointe douloureuse dans la poitrine et une sensation d’angoisse. Ces symptômes sont assez généraux et correspondent à plusieurs affections ce qui explique la difficulté à poser un diagnostic
L’hyperventilation peut avoir différentes explications. Elle peut être volontaire (l’hyperventilation volontaire est une technique pratiquée par les plongeurs avant une apnée), mais peut aussi être le signe ou la conséquence :
- D’une hypoxie un manque d’apport en oxygène qui peut notamment survenir lors de séjours en altitude.
- D’une affection pulmonaire, comme l’asthme maladie inflammatoire des voies respiratoire,
- Une pneumonie, infection pulmonaire d’origine bactérienne ou virale,
- Une Embolie pulmonaire obstruction d’une ou plusieurs artères irriguant le poumon,
- Un pneumothorax, infiltration anormale d’air au niveau de la cavité pleurale
- Une fibrose pulmonaire (lésion pulmonaire) ou un œdème pulmonaire cardiogénique (affection pulmonaire due à une insuffisance cardiaque)
- D’une acidose métabolique, un trouble de l’équilibre acido-basique d’origine métabolique (intoxication aiguë, insuffisance rénale, acidose lactique par excès d’acide lactique, acido-cétose par excès de corps cétoniques) que l’organisme peut vouloir compenser par une hyperventilation.
- D’une atteinte du système nerveux central, notamment en cas de traumatisme crânien, problèmes de méningite ou d’hémorragie intracrânienne.
- De la sepsis, une réponse inflammatoire généralisé à tout l’organisme qui résulte souvent d’une septicémie une infection grave et généralisée d’origine bactérienne.
La prévention de l’hyperventilation.
Vous pouvez prévenir une nouvelle crise d’hyperventilation en traitant les causes de ce syndrome. Si une mauvaise respiration en est à l’origine, vous pouvez améliorer votre fréquence respiratoire et éviter ainsi une crise. Pour ce faire, sollicitez éventuellement l’aide d’un physiothérapeute. Il vous apprendra à respirer par le ventre et non par la poitrine. Par ailleurs, vous pouvez pratiquer des exercices de relaxation en périodes de stress et d’angoisse ou dans des situations critiques. Des calmants sont parfois prescrits à cet effet, bien que leur efficacité soit variable et souvent insuffisante. Toutefois, ils sont susceptibles d’atténuer temporairement les symptômes. Quoi de mieux qu’une bonne hygiène de vie et une activité physique régulière en cas d’hyperventilation ? En effet, elles vous donnent ainsi régulièrement l’occasion de vous détendre. Mieux vaut prévenir votre médecin après une crise d’hyperventilation, car il sera en mesure de vérifier s’il s’agissait bien de ce type de crise ou, au contraire, d’identifier une autre affection. Généralement d’autres tests seront nécessaires afin de confirmer le diagnostic
Que faire en cas de crise d’hyperventilation ?
Le contrôle de la crie est primordial. La plupart du temps vous y parviendrez, en ralentissant simplement votre respiration : expirez d’abord profondément, puis inspirez trois secondes et expirez pendant six secondes.
Malheureusement, une crise provoque une sensation de panique, qui est, par conséquent, difficile à atténuer avec cette technique. Parlez-en à votre médecin ou pneumologue.
Quel est le risque de complication ?
Les conséquences et l’évolution de l’hyperventilation dépendent de différents paramètres dont l’origine du trouble respiratoire et l’état du patient.
Si ce trouble de la respiration peut être bénin (sans danger) il peut parfois être à l’origine de graves complications. Dans les cas les plus graves, une hyperventilation peut conduire à une détresse respiratoire aiguë dont les conséquences peuvent engager le pronostic vital.
Traitement : comment traiter l’hyperventilation ?
La prise en charge médicale consiste à traiter l’origine de l’hyperventilation. Selon les cas, le diagnostic peut être établi par un médecin généraliste ou un pneumologue. Dans les cas les plus graves, une prise en charge par les services d’urgence médicale est indispensable pour limiter le risque de complication
En fonction du diagnostic plusieurs traitements peuvent être envisagés :
- Des séances de kinésithérapie
- Un traitement médicamenteux
- Une ventilation assistée mécanique
Dans tous les cas, prévenez votre médecin après une crise d’hyperventilation